Statut légal des champignons hallucinogènes
De nos jours, le tout naturel revient à la mode et cette tendance touche tous les domaines de la société. Le secteur de la santé est l’un des premiers concernés par cette évolution, de nombreux patients n’hésitant pas à recourir aux médecines douces, également appelées médecines parallèles. Une prise de conscience a lieu dans la société au sujet des méfaits des substances chimiques pour l’organisme, alors qu’elles sont omniprésentes dans les industries agroalimentaire et pharmaceutique. Fatigués de l’appât du gain du lobbying pharmaceutique et déçus par l’efficacité de certains médicaments, de nombreux patients se tournent désormais vers les remèdes ancestraux.
Lorsque l’on évoque les thérapies alternatives, on pense avant tout aux plantes médicinales, parmi lesquelles le cannabis médical occupe une place de choix. Toutefois, dans la foulée du CBD, les substances psychédéliques font aujourd’hui l’objet de nombreuses recherches visant à étudier leurs vertus thérapeutiques. Dans cette optique, il convient d’effectuer un rappel sur le statut légal des champignons hallucinogènes.
La psilocybine et la psilocine sont les deux principales molécules psychotropes de la majorité des champignons magiques. Toutefois, il existe d’autres substances psychédéliques présentes dans certaines espèces, telles que l’Amanite tue-mouches, qui contient du muscimole et de l’acide iboténique. Ces sont ces molécules qui engendrent les effets psychoactifs ressentis après la consommation de champignons magiques.
En France, les champignons magiques et par conséquent les substances mentionnées ci-dessus figurent sur la liste des stupéfiants. De la sorte, la consommation et la possession de champignons magiques est totalement illégale.
Dans la pratique, comment interpréter cette interdiction légale des champignons magiques ?
Cette prohibition inclut toute forme d’usage, qu’il s’agisse de l’ingestion, de l’infusion ou l’inhalation des champignons hallucinogènes. Toute infraction à la loi est passible d’amendes et de peines de prison pouvant aller jusqu’à un an.
Par ailleurs, il convient de préciser que la cueillette de ces champignons est également interdite, bien qu’ils poussent dans de nombreuses prairies ou forêts. Si vous partez à la chasse aux champignons, nous vous conseillons de ne pas en déposer dans votre panier en osier.
Sur internet, les sites qui proposent des champignons magiques à la vente et qui effectuent la livraison de leurs produits en France pullulent. C’est pourquoi il est capital de rappeler que l’acheteur sera soumis à la loi française dès que le colis franchira la frontière. Vous vous exposez donc aux mêmes sanctions que celles énoncées ci-dessus. Nous vous dissuadons fortement d’essayer de subtilement contourner la loi.
Seuls les organismes agréés spécialisés en mycologie peuvent se procurer des champignons magiques dans un but purement scientifique. Ils sont généralement destinés aux travaux en laboratoire, dans le but de démontrer leurs potentiels bienfaits sur la santé.
Pourquoi les champignons magiques sont-ils considérés comme un stupéfiant ?
On associe souvent la psilocybine aux hallucinations et aux altérations sensorielles ressenties après leur ingestion. Néanmoins, l’éventail des effets psychotropes générés par les champignons hallucinogènes est bien plus vaste. Bon nombre d’entre eux s’apparentent à ceux qui découlent de la consommation d’autres stupéfiants. Parmi ceux-ci, il convient de mentionner la sensation d’euphorie ou l’introspection. Dans certaines situations, ils sont susceptibles de provoquer des situations dangereuses telles que des vertiges, la perte d’équilibre, une augmentation de la pression artérielle, des épisodes de tachycardie ou des troubles psychologiques. Ces derniers se manifestent généralement par des délires paranoïaques, mieux connus dans le jargon sous le terme de bad trip. On a même recensé des cas de tentatives de suicide ou d’automutilation.
Pour toutes ces raisons, les champignons hallucinogènes sont encore considérés comme une drogue aux yeux du grand public. Il faudra sans doute un long travail de sensibilisation pour en faire connaître les apports et prouver leur intérêt thérapeutique.
Peut-on envisager la légalisation des champignons magiques dans un avenir proche ?
Les champignons magiques pourraient posséder de réelles vertus sur la santé humaine. Ces dernières années, les recherches mycologiques se multiplient, ciblant l’étude de ces apports comme principal objectif. Selon ces études, la psilocybine serait bénéfique dans la lutte contre la dépression, l’anxiété, les maux de tête et pour les fonctions cognitives.
C’est pourquoi il existe un nombre grandissant de partisans de la légalisation des champignons magiques, dont certains n’ont aucun antécédent de consommation d’autres drogues. Ceux qui en ont ressenti les effets bénéfiques n’hésitent pas à établir un parallèle avec l’hypnose, sans les inconvénients de celle-ci. En effet, le sujet échappe à cette sensation angoissante de remettre son sort aux mains d’un inconnu.
L’exemple du CBD, une source d’inspiration les partisans des substances psychédéliques
Il existe un précédent légal des champignons hallucinogènes aux Pays-Bas, où ils étaient permis avant d’être interdits par la loi, seules les truffes magiques restant autorisées. Aux États-Unis, les campagnes en faveur de la légalisation de la psilocybine semblent plus avancées qu’en France. La ville de Denver, au Colorado, a même modifié le statut légal des champignons hallucinogènes, mettant en lumière leur pouvoir antidépresseur, en plus de constituer un traitement de substitution potentiel aux opiacés.
En France, on peut établir un parallèle avec le cannabidiol, qui n’est pas un psychotrope, et possède des bienfaits évidents sur la santé. Pourtant, le CBD a dû faire face à de nombreuses réticences avant que ses défenseurs fassent enfin tomber les obstacles légaux, à la faveur d’une décision historique du Conseil d’État.
En outre, il ne faut pas sous-estimer l’impact sociétal qu’engendre la dépénalisation de substances jusqu’alors considérées comme stupéfiants. De telles légalisations impliquent souvent un risque de dérives qu’il est difficile d’évaluer avant que ces lois n’entrent en vigueur.
C’est la raison pour laquelle la similitude avec le cannabis médical n’est pas si évidente. Il y aurait de nombreux écueils à franchir avant d’envisager de pouvoir mettre sur pied un réseau d’établissements agréés sur le modèle des boutiques de CBD.
La prise de conscience des apports du microdosage pourrait constituer un premier pas vers la modification du statut légal des champignons hallucinogènes. Elle permettrait de bénéficier de ses propriétés thérapeutiques tout en exerçant un contrôle des risques éventuels d’une telle démarche. Pourquoi ne pas envisager la commercialisation de microdoses de psilocybine sous forme de gélules, limitée au secteur de la santé dans un premier temps.
Quelle que soit la forme que prendront les débats à l’avenir, un processus de réflexion est en marche et tout porte à croire qu’il débouchera tôt ou tard sur des avancées inévitables.
N. B. : Nous déconseillons formellement au lecteur d’enfreindre la loi. Nous ne pouvons être tenus responsables de l’achat ou de la consommation de champignons magiques par les utilisateurs de ce site web.